Dix-huit mois après sa dernière œuvre, Fedlyns Fénélus, plus connu sous le nom de Beby Joe, a dévoilé « Only One » ce mardi 18 août 2025. Originaire de Pétion-Ville, l’artiste choisit de renouer avec son public à travers une pièce a cappella, une déclaration d’amour intime et singulière qui s’écarte des formats habituels de la scène haïtienne.
“Only One” se présente comme une dédicace. « Le titre explique tout », résume Beby Joe. Derrière l’apparente simplicité, le morceau se veut un témoignage intime, centré sur une promesse de fidélité et de constance dans l’amour. Écrite par l’artiste lui-même, en collaboration avec Alain City, la chanson est née sans effort particulier : « C’était facile à écrire, tout venait très facilement », souligne-t-il.
L’élément le plus marquant de cette sortie réside dans son choix esthétique. Dans une industrie où l’arrangement instrumental domine, Beby Joe a pris le parti de la voix seule. « C’est une œuvre tout à fait particulière. Je ne crois pas ou du moins je ne suis pas sûr que quelqu’un ait déjà osé avec ce genre musical. Ça sort de l’ordinaire », explique-t-il. Cette absence volontaire d’accompagnement confère au morceau une dimension où l’émotion prime sur la technique. L’expérience, qu’il qualifie lui-même « d’exceptionnelle », marque une étape décisive dans sa recherche artistique.
Au cœur du morceau, les paroles de « Only One » construisent un récit amoureux qui s’appuie sur trois registres distincts : la déclaration, la répétition comme engagement et l’élévation spirituelle. Dès les premières secondes, la voix s’élève avec des mots simples : « I wanna be with you and only you for the rest of my life ». L’artiste pose un cadre d’exclusivité et de durée. Ce n’est pas l’instant qui est célébré, mais l’éternité, l’idée d’un amour qui traverse le temps.
L’absence d’accompagnement instrumental accentue cette nudité : chaque mot semble chargé d’une sincérité directe, comme s’il s’adressait à l’être aimé sans médiation. Ensuite, la répétition fonctionne comme un serment. À travers le leitmotiv « Mwen pwomèt ou map toujou la pou ou », repris plusieurs fois, Beby Joe utilise la récurrence pour transformer la promesse en acte performatif. Chaque reprise inscrit la parole dans la mémoire, renforçant l’idée d’un amour capable de traverser les épreuves : « E nenpot sa ki ta kapab rive ».
Enfin, le texte s’ouvre à une dimension spirituelle. La prière adressée à Dieu, « Oh Bondje map mande w tanpri souple Pou w pwoteje l pou malè pa janm apwoche l », introduit une verticalité. L’amour n’est pas seulement affaire de deux personnes ; il devient une réalité placée sous protection divine, fragile mais sacrée. Par ce passage, Beby Joe inscrit son morceau dans une tradition où la foi soutient et amplifie le lien amoureux.
Accompagné d’un vidéoclip de 3 minutes et 59 secondes, ce nouveau titre illustre les choix artistiques de Beby Joe et la portée de sa voix.
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve© Chokarella