Les Immortels : Une première réussie pour la série documentaire de Philippe Saint Louis

Written on 12/13/2025
LA RÉDACTION

Le journaliste haïtien Philippe Saint Louis a présenté la première de sa série documentaire Les Immortels ce mercredi 10 décembre au Paragon Theater. La soirée a été consacrée à l’icône du groupe Tabou Combo, Roger Eugène Monfort, dit Shoubou. Réalisé et produit par Clearshot, dirigé par Robenson Lauvince, le projet vise à rendre hommage aux grandes figures de la musique haïtienne.

L’initiative dépasse le cadre d’une simple série documentaire dédiée aux artistes ayant marqué l’histoire culturelle d’Haïti. Elle s’inscrit également dans un travail de mémoire pour la société haïtienne. Dans une interview accordée au média LVS Media Production, Philippe Saint Louis a exprimé sa satisfaction concernant cette première.

« Il y avait un homme respectueux qui me disait que si en tant qu’humain tu n’as rien laissé sur la terre, ton passage ne vaut rien, explique Philippe Saint Louis. Je suis content, bien que je m’attendais à recevoir beaucoup plus de personnes. Mais il y avait bon nombre de gens importants qui ont compris ce que je voulais faire […]. Apparemment ils ont tous compris et apprécié, ça me rend satisfait. »

Le projet se veut une plateforme qui raconte la vie des pionniers de la scène haïtienne à travers des portraits et constitue également une archive pour les générations qui n’ont pas assisté aux moments de gloire de ces artistes. Smith Jean-Baptiste, ex-batteur du groupe Shleu Shleu et ami de Shoubou, a partagé son ressenti : « C’est une très belle initiative, et je souhaite qu’on encourage Phillipe pour qu’il n’abandonne pas afin qu’il puisse poursuivre ce chemin, permettre à tous les Haïtiens à travers le monde de découvrir qui sont les musiciens, ce qu’ils ont réalisé et leurs projets. »

Jean Brustus Derissaint, maestro du groupe Zenglen, a souligné sa satisfaction de participer à cet événement dédié à Shoubou. « Nous savons que Shoubou est une référence et qu’il reste un défi pour tous les chanteurs qui évoluent dans le compas grâce à son élégance, son charisme et sa diction, entre autres », indique-t-il, avant d’ajouter que la communauté haïtienne a besoin de davantage d’activités de cette envergure.

Farah Larrieux, représentante de Thelar Management et connaissant l’initiateur depuis près de 30 ans, a salué Robenson Lauvens et Philippe Saint Louis pour ce projet tout en pointant le manque de présence féminine dans le documentaire : « Quand j’ai reçu cette invitation de Phillipe […], je me suis dit que je devais l’honorer par ma présence. Et j’aime la qualité de ce que je viens de voir, bien que j’aie des idées à apporter, par exemple je déplore l’absence des femmes. Le seul témoignage féminin dans le documentaire est Orlane, qui n’est pas haïtienne. Mais Tabou Combo le mérite vraiment, en particulier Shoubou. »

En conclusion, suite au lancement de ce projet ambitieux, Philippe Saint Louis offre la possibilité à chacun de valoriser la culture haïtienne à sa manière. Malgré l’absence de soutien financier, il a investi temps et énergie pour présenter ce premier numéro. À ce jour, il reste ouvert à tous ceux qui souhaitent contribuer à la réalisation de ses objectifs.

Par Youbens Cupidon © Chokarella